The Redwoods --- "To be like these, straight, true and fine"

Howdy!

Maintenant que j'ai récupéré et trié quelques photos, je peux vous raconter notre petit randonnée-camping-road trip de printemps.

La ballade était prévue depuis longtemps, bien avant mon départ pour la France, mais bizarrement, on n'avait rien organisé du tout... D'autant plus qu'on est partis dès le lendemain du mariage de Margi et Autumn. "On", c'est Warren et moi, et Zach et Maria.

Maria est une amie que Warren a connu à l'université à Pittsburgh. Elle est le joli résultat d'origines québecoises et portoricaines. Zach est aussi un ami de Warren ; en fait, c'est chez lui que Warren a couchsurfé quand il a emménagé à Santa Cruz. Comme quoi, il doit vraiment beaucoup à couchsurfing.org... Zach est originaire de la baie de San Francisco mais il vit maintenant à Chicago où il est professeur de maths. Il profitait des vacances de printemps (le fameux springbreak) pour venir au mariage et faire le plein de nature au passage. Et voilà une transition parfaite.

Zach dit que les gens de Chicago ne comprennent pas quand il leur explique que ce qui lui manque le plus de la Californie, ce sont les arbres. Evidemment, il y a des arbres en Illinois et probablement même à Chicago, mais je ne peux qu'appuyer Zach quand il dit que les redwoods sont hors catégorie. J'en avais déjà parlé lors de mon précédent voyage en Californie : les redwoods, ce sont ces arbres immenses, bruns rouges, qui montent tout droit vers le ciel jusque des hauteurs vertigineuses. Ils peuvent vivre plus de 2000 ans comme les séquoias qui sont leurs très proches cousins mais qui ne poussent pas aussi haut, bien qu'ils soient plus larges. Bref, ce sont vraiment les plus beaux arbres que j'ai jamais vu. J'ai pas non plus l'habitude de m'extasier sur un pauvre châtaigner hein, ils sont vraiment spéciaux et même pour ceux qui ont grandi avec l'habitude de les voir. Les redwoods ont donc été le zénith - que dis-je? La cime! - de notre petite balade. On a simplement remonté la très belle "higway 1" jusqu'à la célèbre "Avenue des géants" en faisant en chemin des étapes qui elles aussi méritent quelques extasiements si vous voulez mon avis. En fait, je pense que si on avait mieux prévu notre sortie, on aurait dû faire un peu moins de voiture, allez moins loin et admirer des choses plus proches de chez nous. Mais Warren voulait vraiment allez "plus loin au Nord qu'il avait jamais été" en Californie, ce qui fait qu'on a peut-être passé un peu trop de temps en voiture à mon goût et pas suffisamment dans la forêt.

Notre trajet, nos étapes.
Après avoir fait le tour des amis de Warren pour emprunter suffisamment de matériel de camping divers et variés et plus ou moins flippants, Zack, Warren et moi avons quitté Santa Cruz pour San Francisco où l'on a récupéré Maria qui arrivait en train. Après encore un arrêt à Mill Valley chez le père de Zack dont la maison est remplie de livres du sol au plafond (dédicacés, il les vend, c'est son travail), et un autre pour faire le plein de vivres au supermarché, on s'est enfin mis en route.

La route en elle-même était magnifique puisque de plages en falaises, on longe quasiment tout le temps l'océan pacifique.



On s'est d'abord arrêtés dans un camping de Bodega Bay. Toute la région que l'on a traversée est plus ou moins protégée dans des parcs de l'Etat de Californie ; en comparaison, Yosemite ou Yellowstone sont des parcs fédéraux. Les campings où l'on s'est arrêtés dépendent des parcs et sont donc pour le moins rustiques. On est à des années lumières de Palavas-les-Flots! Et tant mieux je dirais... Il y a en général une petite cabane à l'entrée mais s'il n'y a personne comme c'est souvent le cas, il est juste demandé aux visiteurs de mettre le règlement de la nuit en liquide dans une petite enveloppe à glisser dans une boîte aux lettres spéciale. Pas mal hein? Honnêtement, je pense que tout le monde paye ses 35$ mais je trouve le procédé intéressant. Les campings sont rustiques comme je le disais : chaque emplacement à un gros bidon en fonte pour faire un feu pour lequel on peut acheter du bois quand le "ranger" est là. Quelques toilettes et douches à 1$ les 5 minutes pour ne pas gaspiller l'eau (pas toujours chaude, auquel cas aucun risque de gaspillage). C'est tout et c'est parfait. Ce premier camping, Bodega Dunes, était derrière les dunes à une dizaine de minutes de marche de la plage mais une corne de brume probablement assez proche y sonne toute la nuit. 





On a découvert une petite piscine ce jour-là dans le coffre de la voiture de Warren... Il se trouve qu'un joint avait bougé et que sa voiture a pris l'eau pendant la semaine de pluies torrentielles qui a précédé notre départ. Ça ne se voyait pas forcément si on ne soulevait pas le tapis. On a donc écopé le coffre et tenté de faire sécher le tapis et le truc en bois dessous qui commençait à pourrir. Happy times! Warren a quand même eu du mal à voir le comique de la situation. Mais tout s'est arrangé avec quelques bières "India Pale Ale" de Sierra Nevada pour une longue soirée autour du feu.





On est donc repartis vers le nord pour s'arrêter au camping du Van Damme State Park. Là, on a fait une ballade dans la forêt à la recherche des massifs de rhododendrons géants, le meilleur moment de toute notre balade je crois. J'avais oublié mon appareil photo (on se refait pas) mais heureusement, Zach a pris quelques photos. Je doute que le parc aux rhododendrons tienne son nom de Jean-Claude-un-plus-un-ça-fait-onze mais l'idée m'a fait un peu délirer. Tout le monde sait que JCVD est un amoureux de la nature, comme dans le film où il mord un serpent ou celui où il doit avoir des abdos suffisamment solides pour résister à une chute de noix de coco.




La forêt était immense, trop belle. On s'est arrêtés un moment près d'un ruisseau et j'avais du mal à croire ce que je voyais : on aurait pu croire être dans un tableau, tant tout était parfait. Les redwoods, le tapis de trèfles, les fougères et des plantes inconnues à l'air vaguement exotique ici et là. Vraiment, j'aurais eu du mal à imaginer un endroit plus beau que ce petit ruisseau. Quelqu'un y avait installé un petit banc de fortune et avait fait un feu au bord de l'eau. Les photos rendent mal la beauté de l'endroit c'est dommage.


On a pu cuisiner sur le feu grâce à la poêle en fonte de Warren. Il aime tellement ses poêles en fonte qu'il a prévu d'enregistrer un bagage supplémentaire pour les ramener avec lui en Europe. 
Il a malheureusement fallu s'arracher à ce petit paradis sur terre pour arriver suffisamment tôt au prochain camping pour ne pas avoir à monter nos tentes dans le noir. C'est là qu'on s'est rendu compte qu'on en avait probablement assez de conduire autant et de ne pas avoir le temps de profiter de nos journées et qu'on a décidé de ne pas bouger le soir suivant.



On s'est arrêtés à Fort Bragg où Warren a pu poursuivre sa quête perpétuelle de morceaux de verres polis par la mer (il en fait la collection). Fort Bragg est une petite ville au bord de l'eau qui découvre son potentiel touristique. Une partie a été refaite en mode "western-ruée ver l'or-venez au saloon", l'autre ressemble juste à une petite sans grand intérêt. En tout cas, elle possède une plage qui est entièrement faite de petits galets de verre dépoli. Apparemment, les bateaux et les habitants jetaient tous leurs ordures sur cette plage. Aujourd'hui, il reste la plage de verre mais aussi des amalgames à la fois très bizarres et très beaux qui ont l'air de simples rochers à première vue. Si on y regarde de plus près, on se rend compte qu'il s'agit de plein de petits bouts de ferraille et de verre et de choses diverses agglomérés peut-être par la rouille. C'était assez chouette de voir comme la nature arrive à digérer ce qui était en gros une décharge pour en faire quelque chose de beau. Warren a constaté que la plage manquait de bleu. Il a dit qu'il faudrait boire quelques bouteilles de  gin Bombay Saphire et venir les jeter là-bas un jour. Mais en fait, il y avait beaucoup de verre bleu. Ils sont juste beaucoup plus petits que les autres. Certains verres anciens bleuissent avec le temps apparemment.

Je les ai cherchés patiemment avec l'aide de deux petits bonhommes, Nate et Ben qui étaient là avec leur nounou. Les gamins étaient adorables, à courir partout, en t-shirt alors qu'on était nous plutôt en manteau, à grimper sur les rochers de ferraille... Moi ça m'aurait un peu inquiété mais la nounou m'a dit qu'elle avait bien prévenu leurs parents qu'elle n'était pas capable de les surveiller quand elle était concentrée sur sa recherche de verre de mer. Elle était vraiment marrante. Ils étaient aussi là en vacances et venaient de San José il me semble, juste au dessus de Santa Cruz. J'imagine que les parents doivent être des gens impliqués dans la Silicon Valley. Enfin, riches dans tous les cas puisque plusieurs fois par an, ils partent passer quelques jours en amoureux et offrent des vacances à leurs enfants et la nounous en même temps. Finalement, j'ai suffisamment de petits bouts de verre bleu pour en faire un pendentif potentiel, grâce à une fiole que Warren m'a ramenée de son laboratoire.




















On a aussi vu des écureuils de terre comme ceux que j'avais déjà vus au grand canyon.











Après un bon morceau de route dont la dernière partie assez magique puisqu'il s'agissait de la fameuse Avenue des Géants (une route au milieu des plus anciennes forêts de redwoods), on est arrivés à notre dernier camping dont j'ai oublié le nom mais peu importe de toute façon.



Au pays des arbres géants, on a surtout fait une longue balade dans la Rockefeller forest. Ils appellent ça une forêt de vieille pousse mais je ne sais pas ce que ça implique, concrètement. Ce que je sais, c'est que le très milliardaire Rockefeller a donné 2 millions de dollars en 1920 pour que les arbres de cette forêts ne soient jamais coupés. Et oui, le pays des redwoods, c'est aussi le pays des bûcherons. Après quelques milliers d'années, ils finissent juste par tomber et restent au sol. C'était très très beau. Sur le chemin du retour, on s'est baigné dans la rivière mais que jusqu'aux genoux parce qu'on est courageux mais pas téméraires. Les photos sont un mélange des miennes et de celles de Zach.

Un bébé redwood de 25 ans.





Un pont naturel au dessus de la rivière. On ne s'y est pas risqués mais on a croisé des gens qui l'ont traversé.

Warren sur un arbre tombé.









Un panorama de Zach

Et voici quelques photos que j'ai trouvées en lisant par ci par là sur l'avenue des géants. Ci-dessous un cotillon de trente-deux personnes qui dansent sur la souche de l'arbre mammouth en 1862.





Pour notre dernière soirée, on a conduit jusqu'au prochain village pour acheter de quoi faire des s'mores, les biscuit + chocolat + marshmallow, sur le feu de bois. Yummy!

Le chemin du retour était moins intéressant puisqu'on a pris l'autoroute (higwhay 101) beaucoup plus rapide par l'intérieur des terres. On s'est toute fois arrêtés à la brasserie Russian River de Santa Rosa qui fait des bières très renommées. On y a mangé deux pizzas en goûtant les bières.




C'était super, la voiture de Warren a finit par sécher et tout était bien qui finissait bien.

Commentaires

  1. Ces forêts.... C'est incroyable ! Ils sont tellement majestueux!
    Ça donne envie d'y être!
    Et aussi, c'est sympa de te voir sur les photos ;)

    Pauline

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