Où l'on croise un cow-boy (presque) au fond du Grand Canyon.

Hello les gens!

Un peu de retard sur le blog et beaucoup d'imprévus ces derniers jours.

Les quatres jours passés à Tucson (prononcer "toussonn") m'ont semblés très bien remplis sur le moment mais bizarrement, je ne sais plus trop quoi en dire maintenant... C'est peut-être que ce qui a suivi a été si intense que le reste paraît  pâle en perspective.

Till nous a mitraillés avec son appareil donc j'ai plein de photos de nous.




Appuyer sur le déclencheur et courrir autour de la fontaine pour être aussi sur la photo...

La convention des Témoins de Jéhovah.



La coopérative de poterie de Tucson!



On a bien ri ; je crois qu'on formait une belle équipe Dave, Till, la photo de Maggie (la chérie de Dave) sur le tableau de bord et moi. On s'est trouvé ce petit motel assez miteux mais sans punaises de lit (Hé que demande le peuple?) en oubliant de préciser qu'on était trois et non pas deux. Chaque soir, on a joué le lit à pierre-papier-ciseaux. C'était assez drôle parce qu'il fallait plonger sous les sièges de la voiture en passant devant les fenêtres de la réception et réussir à se jouer des caméras de surveillance du parking.


Après la convention des Témoins de Jehovah d'Arizona, le piano à l'Eglise, on s'est mis en tête d'aller se baigner dans une rivière du coin. On n'avait pas encore réalisé qu'il n'y a tout simplement pas de rivière à cette période de l'année en Arizona. Ni eau, ni plantes, que des cactus géants. L'air est si chaud et surtout si sec qu'on en a tous saigné du nez...

C'est en cherchant la rivière qu'on s'est trouvés à un cours de poterie (ne me demandez pas le cheminement exact de la chose). C'était géant! Dave est un fan de poterie, il nous en parlait depuis le début de la semaine et m'obligeait à partager la banquette arrière avec trois tasses et un pot de fleurs. Il était comme un gosse. On est restés assister au cours et repartis avec moults conseils de choses à faire à Tucson et la ferme intention de se mettre à la poterie de retour dans nos chez nous respectifs.



Les vacances en caravane, version US.


Mardi 29, nous nous sommes décidés à partir pour le Grand Canyon. On pensait descendre tout en bas le mercredi, camper au bord du fleuve Colorado le soir et remonter le lendemain comme mon visa expirait le vendredi 1er juin. On est arrivés à l'office du parc en sprintant cinq minutes avant la fermeture et on a appris que pour pouvoir camper dans le canyon, il faut un permis pour lequel la liste d'attente est de plusieurs mois. Mais on ne s'est pas laissés abattre pour autant : nous avons changé nos plans pour le mieux.
On s'est offert un gros steak à la cow-boy dans le grill du village. Un steak accompagné de haricots, pomme de terre entière, épis de maïs grillé et un genre de pain au lait qu'ils appellent biscuit. Ma parole, c'était trop bon. Il faut dire que ça devait bien faire cinq jours qu'on se nourrissait presque exclusivement de noix et fruits secs divers, pommes, chou rouge, fromage et tortillas et bagels à la sauce ranch ou au beurre de cacahouette. Cette boulangerie à Tucson nous a donnés trois gros sacs de bagels de toutes sortes, on les a mangés avec tout ce qu'on avait. J'ai même vu Till rouler une tortilla de cacahouettes et raisins à la "sauce  ranch". Ce n'était pas forcément mauvais, bien au contraire, mais ça devient un peu répétitif à la longue.

Après le restaurant, on a trouvé un endroit où monter notre tente dans les bois et on s'est vite endormis. Cette nuit-là, j'ai bien cru que j'allais mourrir de froid. On avait beau être trois dans une tente deux places, je tremblais tant j'avais froid. C'est le désert, il y fait aussi froid la nuit qu'il y fait chaud le jour. De toute façon, la nuit était courte puisqu'on avait mis nos réveils à 6h du matin pour attaquer le canyon avant qu'il ne fasse trop chaud. Précaution bien inutile puisqu'on n'était pas prêts avant 10h. On se demande encore ce qu'on a fait pendant ces quatre heures.

Le canyon est incroyable. Mais incroyable au sens propre du terme. C'est le désert, tout est plat et ennuyeux, des buissons, des cactus, et tout à coup, la terre s'ouvre. Un trou béant d'un kilomètre et demi de profondeur jusqu'à la rivière Colorado. Copié de Wikipedia :
Le parc du Grand Canyon est situé au sud-ouest des États-Unis, au nord de l'Etat de l'Arizona. Les
 dimensions du grand Canyon sont gigantesques : il s'étend sur environ 450 km de long entre le lac Powell et le lac Mead. Sa profondeur moyenne est de 1 300 mètres avec un maximum de plus de 2 000 mètres. Sa largeur varie de 5,5 km à 30 km.

On a descendu la piste de Bright Angel Trail sur 4 km et ce n'était pas du gateau croyez-moi! Surtout à 2000m d'altitude. Il nous a fallu cinq heures je crois pour faire l'aller-retour avec nombre de pauses photos, grignotage ou écureuils. C'était vertigineux et, encore une fois, à une échelle que j'ignorais jusqu'à présent. Après être remontés, nous avons admiré le canyon en longeant la rive sud et gémit à l'unisson devant la beauté de la chose.











Les rangers qui remontent les poubelles du fond du canyon.












Nous avons campé une dernière nuit avant de repartir vers Flagstaff, sans but particulier. La ville a été une très agréable surprise. Calme, jolie, avec des cafés, des artisans inspirés et des galeries d'art. Le lendemain, vendredi, il y avait un grand festival d'art je crois. Dave est resté mais Till et moi sommes partis pour le Mexique le soir même pour ne pas payer la nuit d'hôtel.

En fin d'après-midi, Dave nous a amenés au YMCA. Oui, oui, le YMCA. Young Men Christian Association ou l'Association des Jeunes Hommes Chrétiens. Il en est membre et peut se rendre dans n'importe quel centre des Etats-Unis et y inviter des gens. Il nous avait décrit ça comme une salle de sport mais j'étais vraiment perplexe et curieuse de voir ce que c'était. Till et moi y allions surtout dans l'optique d'y prendre une douche ; je me voyais mal faire du sport avec les courbatures de la randonnée de la veille. Finalement, c'était génial! Plus qu'une salle de sport, je dirais que c'est une sorte de centre communautaire. Il y a bien-sûr tous les appareils qu'on trouve dans une salle de sport, avec en plus des salles de sports collectifs, un mur d'escalade, une bibliothèque, une wii, une dizaine d'ordinateurs avec accès internet, un centre pour les ados et une garderie pour les "toddlers" dont les parents font du sport. La plupart ont une piscine mais Flagstaff est une petite ville. Surtout, c'est une association à but non lucratif et les membres paient une côtisation qui est fonction de leur salaire. Dave par exemple paie 18$ par mois pour avoir accès à tout ça! Apparemment les enfants placés y ont accès gratuitement et l'été le club fait aussi office de centre aéré. Je me suis essayée à l'escalade et j'ai rencontré Anthony, 12 ans, un peu timide et les joues toujours bien rondes, qui prend le bus tout seul quatre fois par semaine pour venir au "Y" tâter du mur d'escalade. C'était un endroit vraiment étonnant. Je me suis dit que quand ils le veulent, les Américains peuvent vraiment avoir le sens de la communauté. Un peu quand ça les arrange.





Dave est un vrai athlète. Il a pu obtenir une bourse pour ses études grâce à ses talents sportifs. Il a beau road-tripper à travers le pays, il a besoin de sa dose bi-hebomadaire de YMCA. Ca se voit sur les photos de toutes façons... the Body. C'est un garçon fantastique, très différent de tous les gens que je connais. Gentil, généreux et reconnaissant. C'est important d'être reconnaissant, mais je ne sais pas si je traduit bien de l'anglais. Il était prof de biologie et de religion avant qu'on lui demande gentiment de démissionner, je crois qu'il battait les sentiers pas encore battus en cours de religion. Après notre départ vers le Mexique, il partait pour un laboratoire de neurosciences dans le Colorado.

 A la gare de bus, en attendant notre Greyhound, Till et moi avons fait la connaissance d'un vieux monsieur dont j'ai oublié le nom. A 89 ans, vétéran de la seconde guerre mondiale et policier de carrière, il revenait de Chicago où il avait rendu visite à sa fille. On a discuté de l'Europe et de ses souvenirs puis la discussion est passée aux Etats-Unis. Il nous a expliqué qu'Obama distribuait l'argent du contribuable aux profiteurs et qu'il allait retirer leurs armes aux honnêtes gens. Bien-sûr, Till et moi émettions nos réserves polies sur la situation des armes aux USA quand il a à moitié sorti un pistolet de son sac. Il nous a dit que si quelqu'un entrait pour nous voler quelque chose, il n'hésiterait pas à agir. C'était un peu impressionant. C'est déjà la troisième arme que je vois ici, si l'on compte un pistolet à air comprimé. C'était un gentil vieux monsieur, rendu un peu amer par cinquante années passées entre l'armée et la police. Tout de même... Vu la probabilité de se faire voler quelque chose dans une gare de Greyhound, il s'en est fallu de peu pour que l'on soit témoins d'un meurtre!







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