Où l'on a visité Berkeley mais manqué 4:20

J'ai profité d'une journée de libre pour aller visiter Berkeley et son université, UCB (University of California Berkeley). Je pense avoir déjà dit plusieurs fois combien j'admirais et enviais les campus américains ; j'aurais l'impression de radoter si je me répètais encore une fois... De toute façon, les photos et la réputation de l'université se passent de commentaires.

Toujours beaucoup à faire à Berkeley...

Entre Berkeley et la date du 20 avril, impossible de ne pas parler du "4:20" et de la "cannabis culture" en Californie.
Ici, c'est bien simple, tout le monde fume. Les fumeurs de tabac sont rares, aussi rares que les fumeurs d'herbe sont partout.

Il faut savoir que la Californie a récemment dépénalisé le cannabis avant d'en autoriser la consommation médicale. Ca fait gentiment sourire l'hypocrisie de la chose... Parce que n'importe qui peut obtenir une prescription, il suffit d'être un peu insomniaque ou d'avoir mal au dos ou aux yeux ou n'importe où. Les cabinets médicaux affichent des pubs hilarantes dans le genre de : "Obtenez votre ordonnance en 20 min pour 40$ seulement!" à grand renfort de feuilles de cannabis et bandeaux aux couleurs rastas. Du coup, impossible de se balader un peu dans San Francisco ou Santa Cruz sans en sentir l'odeur au moins une fois à un coin de rue.

D'après les fumeurs assidus autour de moi, la beuh californienne est d'excellente qualité. Cultivée localement, elle est souvent biologique. Et la plupart des fermes se trouvent dans le comté de Monterey où le nombre de randonneurs a mystérieusement explosé...

Un dispensaire de marijuana à San Francisco qui a gagné un prix de design et architecture.

Selon Wikipedia, il y a une "culture du cannabis californienne". Et effectivement, chaque 20 avril à 16h20, les Californiens se rassemble pour partager LE joint de l'année. Ca va même bien au-delà de la Californie puisqu'on célèbre 420 dans tous les Etats-Unis ainsi qu'au Canada ou en Nouvelle-Zélande.

La page Wikipedia en Français pour en savoir plus.

4:20 à l'Université de Santa Cruz, 2006.

Moi je trouve ça très intéressant même si je n'en profite pas tellement puisque je ne fume pas régulièrement. La Californie est toujours un peu en avance, sociétalement parlant. C'est une sorte de laboratoire social à grande échelle. Et on voit bien que la consommation généralisée de cannabis n'a pas les effets délétères qu'on tend à lui prêter, contrairement à l'alcool - entre autres.
Mais bon, il y a aussi beaucoup de drogues dures dans les rues américaines et c'est un vrai problème. La plupart des SDF et des fous à la rue sont en général accros au crack ou à la méthamphétamine (une sorte de super speed), des drogues qu'on ne connaît pas vraiment en Europe. Je crois que voir ces pauvres bonhommes sur le trottoir, c'est sûrement la campagne de prévention la plus efficace. Je me demande ce qui peut pousser quelqu'un à commencer à prendre ce genre de choses en ayant les déjà-junkies sous les yeux tous les jours, surtout que ce ne sont pas des drogues particulièrement marrantes. Le ratio coût-avantages est moyennement intéressant à mon avis! Mais c'est vraiment la drogue du pauvre ici, j'imagine que quand on est déjà seul, clochard et fou, on a peu de choses à perdre.
Il y avait déjà peu de choses pour leur venir en aide auparavant (vive Ronald Reagan) et quasiment rien, si ce n'est les églises, depuis que l'Etat de Californie s'est ruiné dans des placements financiers douteux.

Et voilà comment finir sur une note joyeuse!