Où l'on est triste de devoir quitter Big Sur...

Bonjour les gens!

Je viens de passer cinq jours dans l'un des plus beaux endroits du monde. Big Sur est une portion de la côte californienne au sud de San Francisco qui s'étend sur un peu moins de 150 km entre la rivière Carmel et la San Caporforo Creek. Voilà pour la théorie.




Comme San Francisco, je n'aurais manqué Big Sur pour rien au monde. C'est un mythe californien. Ce nom bizarre et bâtard, drôle de mélange d'anglais et d'espagnol, on le rencontre forcément dès qu'on se penche un peu sur le "Golden State". Et déjà en France, le peu de choses que j'avais pu entendre faisait rêver. Je pense que Big Sur fait partie de ces choses que plus on connaît et moins on comprend. C'est un endroit riche et sauvage à la fois, aussi célèbre qu'il est resté vierge. Big Sur est son propre antonyme. Vouloir en parler, c'est comme tenter d'attraper de l'eau entre ses doigts : c'est quand on croit la contenir qu'elle trouve une ouverture pour se dérober encore. Mais j'essaierai quand même!

Les premiers Européens à découvrir Big Sur étaient apparamment des marins espagnols en 1542. Ils ne se sont pas arrêtés mais ont continué à longer la côte vers le Nord, laissant aux indiens locaux un court répit avant de revenir les civiliser deux siècles plus tard. Les seconds colons, eux, ont accosté près des gorges de San Carporforo en 1769 mais refroidis par les falaises, ils ont poursuivi leur chemin vers l'intérieur des terres pour fonder une mission à Monterey. C'est de Monterey que Big Sur a reçu son nom : "El pais grande del Sur" parce que c'était une terre "vaste, inexplorée et impénétrable", dixit Wikipedia.

Mais le Mexique a dû céder la Californie aux Etats-Unis en 1848 et quelques colons se sont alors installés à Big Sur, mélangeant l'anglais à l'espagnol pour lui donner son nom actuel. Big Sur est quand même resté extrêmement isolé jusque tard dans le XX siècle puisque la California State Route 1 n'est arrivée qu'en 1937 et l'électricité pas avant les années 1950...
C'est à partir de là que l'on a pu y voir des touristes - bien que jamais en masse, jusqu'à ce que les beatniks qui pullulaient alors à San Francisco en fassent leur retraite favorite. Jack Kerouoac a écrit un livre sur Big Sur mais Richard Brautigan, Hunter Thompson, Aldous Huxley, Orson Welles et d'autres y auraient aussi vécu.

Aujourd'hui, la côte, les forêts et les montagnes sont des parcs nationaux strictement protégés. Il y a très peu de propriétés privées et la présence humaine est donc assez limitée : selon le recensement de l'an 2000, 996 personnes vivent sous le code postal de Big Sur... Sur une superficie comparable aux Pyrénées-Atlantiques je pense. On doit y trouver trois stations essence, trois restaurants et deux épiceries. Et c'est tout, vraiment.

" Road Trippin' " des Red Hot Chili Peppers parle d'un road trip à Big Sur...



J'ai eu la chance de pouvoir y aller grâce à Warren, chez qui j'avais surfé lors de mon premier passage à Santa Cruz. Jeudi 19, j'ai sauté dans le CalTrain dès ma sortie du travail et nous sommes partis vendredi matin de Santa Cruz avec la voiture de Warren. La Route 1 est aussi belle qu'on le dit, accrochée aux falaises qui plongent à pic dans le Pacifique. On a traversé la vallée de la Salinas, celle de "A l'Est d'Eden". C'était tout comme dans le livre...
Après de multiples arrêts pour admirer les "vistas" le long de la côte, nous sommes arrivés à notre destination, le camping du Julia Pfeiffer Burns State Park. Tous les camping de Big Sur dépendent de différents parcs naturels californiens donc c'est rustique et cher à la fois. Mais ça en vaut vraiment la peine!
Les bois n'étaient pas des redwoods mais c'était très beau.



Pique-nique sur une première très belle plage.


Du sable rose dans le lit de la rivière qui se jette à l'océan. Une bactérie d'après Warren le Biologiste mais juste du sable rose selon moi...



Nous sommes allés sur d'autres plages, dont "Pretty rock beach" où j'ai vu des lions de mer et mes premières loutres de mer, de petites bestioles qui nagent de la manière la plus adorable qui soit.



 

 
 Une vidéo de loutres qui se tiennent la main, ça ne peut pas faire de mal!


Nous avons vu cette plage sublime sur laquelle on ne peut pas descendre, Julia Pfeiffer Beach. Elle est célèbre pour sa cascade qui tombe sur le sable à quelques mètres des vagues.




Seule ombre au tableau : nous avons raté des baleines de quelques minutes. Les gens que l'on a croisés en montant vers la falaise nous ont dit qu'ils venaient de les voir. Mais j'ai eu beau fixer l'océan jusqu'à ce mes yeux se mouillent, aucune baleine à l'horizon. Et puis avec Warren qui se la jouait genre "Des baleines? Mais j'en vois tous les jours moi!"... J'étais un peu déçue bien-sûr mais je garde espoir de les voir avant de partir, yay!

On est rentrés le soir trop fatigués mais surtout trop flemmards pour allumer un feu. Au matin, nous sommes repartis avec l'idée de passer quelques heures au Point Lobos State Reserve qui est un autre parc d'Etat sur le chemin du retour. Je ne perds pas mes bonnes habitudes et j'ai laissé mon appareil photo dans la voiture donc j'ai fait appel à leur site internet pour les photos.
Le parc est très beau et très imposant avec surtout des redwood trees. On a pu observer la colonie de phoques qui prenaient le soleil sur la plage. Les petits étaient vraiment mignons, tout blancs ou argentés, à se laisser rouler par les vagues sur la plage. On dirait des boudins de graisse couleur argent avec un tête à mi-chemin entre le chat et le chien. Si l'on y va à la bonne saison on peut voir les femelles mettre bas sur la plage. A condition d'être totalement silencieux bien entendu.





Warren a pris les phoques en photos et vient de me les envoyer.

Toujours sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés à Moss Landing où Warren m'a fait visiter le laboratoire dans lequel il travaille. J'ai pu voir la piscine à tester les sous-marins (la balade en sous-marin, ce sera pour la prochaine fois), beaucoups d'appareils très sophistiqués et des séquences de code génétique de poissons luminescents des abysses. Qui dit mieux?

A peine rentrés à Santa Cruz, les colocs nous ont embarqués pour une fête de dernière minute dans une propriété sur les collines autour de la ville. Je vais passer sur les détails mais je n'avais jamais vu une soirée comme celle-là... Totalement hippie Santa Cruzoise.

Le lendemain, les colocs participaient à une course de voile que j'ai manquée pour cause de récupération après la fête sus-citée mais comme j'ai appris le dimanche que je ne travaillais pas avant le jeudi suivant, j'ai décidé de m'attarder un peu.

 Santa Cruz est décidément une ville que j'adore, ainsi que les gens dont j'y ai fait la connaissance et j'espère y retourner pour une autre escapade avant de quitter San Francisco ; après avoir vu le Yosemite Park qui est mon prochain projet.
Et puis d'ici deux semaines et demie, ce sera mon second grand départ car le temps est largement venu de quitter San Francisco.

Commentaires

  1. Jveux une loutreeeeeeeeee! Ou alors ramène moi un bébé phoque, ça passerait bien aussi!

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